Monastère de la terreur
Publié en mai 2024. Par Books.
Représentante d’une génération d’écrivains de la littérature dystopique latino-américaine, l’Argentine Agustina Bazterrica nous installe dans une sorte de monastère dirigé par une sœur supérieure exerçant un pouvoir tyrannique. Plusieurs femmes ayant survécu à une hécatombe sont enfermées dans ce couvent et soumises à un régime de terreur. Elles ne peuvent sortir car le monde a été détruit par une série de catastrophes écologiques et humaines.
Le roman Las indignas prend la forme du journal intime d’une des prisonnières. Elle décrit les journées passées avec ses codétenues dans la « Maison de la Sœur Sacrée », sous le commandement féroce de la Sœur Supérieure et d’un chef invisible et puissant simplement connu sous le nom de « El » (Lui). La narratrice tente de capturer les expériences vécues au sein de ce centre monstrueux en produisant durant la nuit des écrits clandestins, espérant laisser une trace. Elle raconte des cérémonies, des mutilations, des sacrifices et toutes sortes de violences destinées à atteindre un salut en réalité réservé à une poignée d’élues qui connaîtront l’illumination.
Dans un entretien avec Infobae Espagne, Agustina Bazterrica explique comment son expérience dans une école dirigée par des religieuses allemandes lorsqu’elle était enfant l’a marquée à jamais. Dans Las indignas, elle a voulu rendre compte de ce climat d’oppression et de morale double, de constante torture psychologique. Pour Bazterrica, la seule façon possible de lutter contre l’oppression passe par l’instruction et les livres. « C’est le seul moyen de comprendre les choses qui se sont produites dans le passé afin qu’elles ne se reproduisent pas. »