Publié dans le magazine Books n° 105, mars 2020. Par Michael Flood.
Préjudiciable aux femmes mais aussi aux hommes eux-mêmes, la « masculinité toxique » dérive de la propension d’une bonne partie des garçons et des hommes à se conformer aux modèles traditionnels de la virilité, jusque dans les hautes sphères des sociétés dites avancées. Un concept à double tranchant.
La notion de « masculinité toxique » est de plus en plus présente dans les médias et les discussions à propos des hommes
1. On l’emploie le plus souvent pour désigner les normes étroites, traditionnelles ou stéréotypées de masculinité qui régissent la vie des garçons et des hommes. On attend de ces derniers qu’ils soient actifs, dynamiques, agressifs, audacieux et dominateurs.
Le concept renvoie à deux effets indissociables des représentations de la masculinité. Premièrement, la masculinité toxique est préjudiciable aux femmes. Elle induit des comportements sexistes et patriarcaux tels que les violences. Autrement dit, elle contribue aux inégalités entre les sexes, qui pénalisent les femmes au profit des hommes. Deuxièmement, la masculinité toxique est préjudiciable aux hommes eux-mêmes. Les normes étroites et stéréotypées de la masculinité pèsent sur leur santé physique et psychologique, leurs rapports aux femmes, leur façon d’élever leurs enfants et leurs relations avec les autres hommes.
Il en résulte toute une série de problèmes de société, tels que la mauvaise santé des hommes ou la violence qu’...