Les six articles de ce dossier peuvent se lire dans l’ordre dans lequel nous les publions, dans l’ordre inverse ou encore dans le désordre. En revanche, mieux vaut tous les lire pour se faire une idée de la complexité du sujet abordé. Si la testostérone est l’hormone qui masculinise le fœtus, elle agit en service commandé et n’est pas le propre du masculin. Elle n’est pas responsable des comportements agressifs ni de l’appétit sexuel mais peut amplifier une pulsion existante. Elle intervient dans certaines performances sportives mais pas dans toutes, et le lien n’est pas clairement établi. On ne saurait lui imputer les dérives toxiques de la masculinité, mais le chromosome Y, qui en détermine la production chez le mâle, ne saurait être exonéré.
Si l’on entend s’attaquer en profondeur aux causes de la « masculinité toxique », il serait vain de ne considérer que les déterminants culturels – pour autant qu’on puisse les identifier. L’un des paradoxes de la situation actuelle est que la masculinité toxique est vilipendée alors même que la place du mâle dans nos sociétés est fragilisée, provoquant des réactions violentes chez ceux qui le ressentent avec le plus d’acuité.
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