Publié dans le magazine Books n° 7, juillet-août 2009. Par Olivier Postel-Vinay.
L’étude dont les résultats sont ici présentés a été réalisée par Opinion Way en mai 2009, par Internet, auprès d’un échantillon de 1 020 personnes, représentatif de la population française. Elle ne concerne pas les moins de 18 ans. La marge d’incertitude est de 2 à 3 points. Ce sondage confirme une tendance générale de la population à lire moins de livres. Cependant, les Français qui lisent, y compris les jeunes adultes, disent lire plus de romans et de livres d’idées qu’il y a cinq ans. Ce sont les jeunes adultes qui sont les plus enclins à déclarer lire de moins en moins de livres. Mais c’est aussi dans cette population, y compris chez les gros consommateurs d’Internet, que l’on trouve la plus forte proportion de personnes déclarant lire plus qu’il y a cinq ans.
«La baisse de la lecture a été importante au cours des vingt dernières années. » Cette phrase ouvre le compte rendu d’un travail scientifique publié par la revue de l’Insee Économie et Statistique. En cause, Internet, les iPods et compagnie ? Vous n’y êtes pas. L’article en question a été publié il y a près de vingt ans, et compare deux enquêtes approfondies menées en France par l’Insee en 1967 et 1987-1988 (1).
Lisons la suite du texte : « La chute a été particulièrement forte pour ceux qui sont encore dans le système scolaire : les élèves et les étudiants. Pratiquement tous les étudiants de 1967 lisaient au moins un livre par mois, ils ne sont plus que les deux tiers aujourd’hui. »
Étudiants sans bibliothèque
L’Insee n’a pas renouvelé son enquête sous les mêmes formes, mais le flambeau a été repris par l’Observatoire de la vie étudiante, un organisme dépendant de l’Éducation nationale. Plusieurs vagues d’enquêtes menées en 1994, 1997, 2000, 2003 et 2006 montrent la poursuite de la baisse de l’appétit de lecture des étudiants. Sans entrer dans les détails,...