L’ourdou, langue de la communauté musulmane d’Inde et du Pakistan, est en passe de se défaire de son étiquette « islamique » et de devenir la langue du peuple, assure l’écrivaine Gillian Wright dans le magazine indien
Open. Elle en veut pour preuve la publication quasi simultanée de deux anthologies de littérature ourdoue traduite en anglais. Si
A Thousand Yearnings, établi et traduit par le spécialiste Ralph Russell, s’emploie à faire découvrir cet art sous toutes ses formes –et notamment sa très célèbre poésie –, le recueil de son confrère Muhammad Umar Memon se concentre sur la nouvelle, forme importée d’Europe qui a inspiré de nombreux auteurs.
« Les choix du professeur Memon forment un ouvrage passionnant, varié et surprenant », note Gillian Wright. La journaliste souligne cependant que le livre comporte essentiellement des textes écrits après la Partition, en 1947. Muhammad Umar Memon a bien sélectionné des classiques, comme « Le voile », de Munshi Premchand. Mais il regrette que, chez ce précurseur de la prose ourdoue, la fiction soit un instrument de protestation. « Réduire la littérature à son utilité sociale ou à sa...