L’historien Thucydide remarquait au V
e siècle qu’Athènes, protégée par des murs, était la première cité grecque à avoir perdu l’habitude de voir ses hommes armés en permanence. Dans
Walls: A History of Civilization in Blood and Bricks (« Murs : une histoire de la civilisation racontée par le sang et les briques »)
, l’historien américain David Frye, spécialiste de l’Antiquité, rappelle que se barricader derrière des murs est une pratique aussi vieille que la civilisation elle-même. Aujourd’hui, quelque 70 frontières fortifiées dans le monde sont destinées à freiner l’immigration, le terrorisme, les trafics… Celles qui les ont précédées étaient jugées indispensables à la paix. Le roi sumérien Shulgi est le premier, il y a quatre mille ans, à ceindre son domaine de murs de terre. « Nécessitant d’incessantes reconstructions et soumis à l’érosion, ils n’avaient pas une grande utilité, note Edwin Heathcote, le critique d’architecture du
Financial Times. Mais leurs proportions suffisaient à laisser deviner une intention et une ambition. »
Les murs ont eu une incidence autant sur les ennemis qu’...