La logique de la forteresse

L’historien Thucydide remarquait au Ve siècle qu’Athènes, protégée par des murs, était la première cité grecque à avoir perdu l’habitude de voir ses hommes armés en permanence. Dans Walls: A History of Civilization in Blood and Bricks (« Murs : une histoire de la civilisation racontée par le sang et les briques »), l’historien américain David Frye, spécialiste de l’Antiquité, rappelle que se barricader derrière des murs est une pratique aussi vieille que la civilisation elle-même. Aujourd’hui, quelque 70 frontières fortifiées dans le monde sont destinées à freiner l’immigration, le terrorisme, les trafics… Celles qui les ont précédées étaient jugées indispensables à la paix. Le roi sumérien Shulgi est le premier, il y a quatre mille ans, à ceindre son domaine de murs de terre. « Nécessitant d’incessantes reconstructions et soumis à l’érosion, ils n’avaient pas une grande utilité, note ­Edwin Heathcote, le critique d’architecture du Financial Times. Mais leurs proportions suffisaient à laisser deviner une intention et une ambition. » Les murs ont eu une incidence autant sur les ennemis qu’...
LE LIVRE
LE LIVRE

Walls : A History of Civilization in Blood and Bricks de David Frye, Scribner, 2018

ARTICLE ISSU DU N°96

SUR LE MÊME THÈME

Périscope Oiseaux de nuit
Périscope Pour un « au-delà du capitalisme »
Périscope Naissance d’un poème

Aussi dans
ce numéro de Books