L’océan plastifié

Parti à la recherche d’une cargaison de jouets de bain tombée d’un porte-conteneurs, un journaliste découvre qu’il existe des zones du Pacifique où l’eau contient quarante-six fois plus de plastique que de plancton et que les plages d’Alaska sont des poubelles. Terrifiant.

 


©Meisels/Andia

Une plage de Gironde après une tempête. La plupart des déchets marins sont aujourd’hui en plastique et ne coulent jamais.

Il y a vingt ans de cela, un porte-conteneurs faisant la traversée de Hongkong à Tacoma, dans l’État de Washington, a essuyé une tempête hivernale, et plusieurs conteneurs, emportés par-dessus bord, ont versé dans le Pacifique Nord. Plus de 28 000 jouets de bain en plastique figuraient dans la cargaison perdue : des castors rouges, des grenouilles vertes, des tortues bleues et des canards jaunes. Un an plus tard, des centaines d’entre eux ont commencé à s’échouer sur les îles de l’archipel Alexandre, autour de Sitka, en Alaska. Des ramasseurs d’épaves amateurs pratiquant la science imparfaite de la dérivologie se sont alors mis à cartographier le chemin emprunté par les jouets flottant au gré des courants. Les journaux se sont emparés de l’histoire. Eric Carle, auteur et illustrateur de La Chenille qui fait des trous, a même écrit un livre pour enfants sur les canards (10 Little Rubber Ducks). Et, treize ans après leur culbute en mer, l’histoire a dérivé jusqu’à Donovan Hohn, un enseignant de Manhattan, via la rédaction d’un élève. Après quoi le professeur a quitté son poste pour suivre les canards....
LE LIVRE
LE LIVRE

Moby-Duck de Donovan Hohn, Viking, 2011

ARTICLE ISSU DU N°78

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