Jean-Philippe Domecq : « Un “dérangeant’’ devenu politiquement correct »

De peur de passer à côté d’un artiste novateur, le public accepte tout ce qu’on lui montre, sans s’interroger sur l’intérêt d’un art qui cherche délibérément l’opprobre. Le soi-disant subversif est devenu la recette d’un nouvel académisme qui ne dit pas son nom.


Street art à Bogota, Hernán García Crespo

Jean-Philippe Domecq est un romancier et essayiste français. Il est membre du comité de rédaction de la revue Esprit, dans laquelle il a publié ses premiers textes de réflexion critique sur l’art contemporain. Misère de l’art est le deuxième volume d’une trilogie. Le premier était Artistes sans art ?, réédité chez Pocket en 2009. Le troisième est Une nouvelle introduction à l’art du XXe siècle, 2e édition, 2011.

  En quoi les réactions de rejet à l’art contemporain se distinguent-elles de celles qui ont marqué les salons de l’époque de Baudelaire ? Le rejet des impressionnistes avait connu un moment inaugural avec le « salon des refusés », ouvert sur décision de Napoléon III en 1963. Ce que j’appelle le « gros public » (non le grand public) est allé s’esclaffer devant les Manet, Monet et autres Pissarro. À partir de ce moment, tous les mouvements d’avant-garde se sont heurtés à l’opinion commune. C’est normal, puisque l’art vivant montre les choses comme elles n’ont jamais été vues. Ce rejet fut un ressort, il créait...
LE LIVRE
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Misère de l’art. Essai sur le dernier demi-siècle de création de Jean-Philippe Domecq : « Un “dérangeant’’ devenu politiquement correct », Pocket

ARTICLE ISSU DU N°46

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