Lire vite ou bien ?

Lire, cela prend du temps de cerveau disponible. La Recherche, par exemple :1 234 000  mots, cent trente heures au moins. Raison pour laquelle Anatole France soupirait à juste titre : « La vie est trop courte et Proust est trop long. » 1 À noter qu’Anatole France lisait sur ­papier ; en version numérique, pour des questions semble-t-il d’éclairage des caractères, il faudrait plutôt compter deux cents heures.   A-t-on trouvé un moyen d’accélérer la lecture, à cette époque où nos minutes sont si précieuses et la concurrence pour les occuper si rude ? Pas vraiment, hélas, même si ce n’est pas faute d’avoir essayé. En France, le pionnier semble avoir été le jésuite Radonvilliers, l’un des précepteurs des petits-enfants de Louis XV. Sa méthode : associer la forme d’un mot au symbole de son sens, en une sorte d’idéogramme à rebours. On ne sait quels résultats il obtint avec son élève Louis XVI, mais il ne le dégoûta en tout cas pas de la lecture, à ­laquelle l’infortuné roi consacrait ses nombreux loisirs (notamment aux ouvrages de géographie).   Plus tard,...

ARTICLE ISSU DU N°104

SUR LE MÊME THÈME

L'avenir radieux de la lecture De la main au larynx
L'avenir radieux de la lecture Le passé, l’avenir de la lecture ?
L'avenir radieux de la lecture Parlez-moi de vous – et de moi

Aussi dans
ce numéro de Books