L’intelligence, ça compte, mais…
Publié dans le magazine Books n° 8, septembre 2009. Par Jim Holt.
À en juger par les dernières recherches, le QI dépend sans doute plus de l’histoire de chacun que de ses gènes. Et ce n’est qu’un élément parmi bien d’autres dans l’explication de la réussite.
Le succès dans la vie dépend de l’intelligence, laquelle se mesure en testant le quotient intellectuel (QI). L’intelligence est principalement une question d’hérédité, nous le savons grâce aux études sur des jumeaux monozygotes élevés séparément. Les différences d’un individu à l’autre en matière de QI sont surtout d’ordre génétique, et l’on peut penser qu’il en va de même d’un groupe humain à l’autre. D’où il ressort que le classement des groupes raciaux ou ethniques en fonction de leur QI – Juifs ashkénazes au sommet, Asiatiques en deuxième, suivis des Blancs puis, enfin, des Noirs – est affaire de nature, non de culture. Les programmes visant à élever le niveau d’intelligence sont donc parfaitement vains. Inscrites dans les gènes, les inégalités cognitives sont destinées à perdurer, comme les inégalités sociales qui en découlent.
La preuve par les jumeaux ?
Je viens de résumer, en caricaturant à peine, ce que pensent les tenants de la conception héréditaire de l’intelligence. Tel est le point de vue, par...