Art

L’homme qui faisait des Vermeer

Virtuose de la supercherie, Han van Meegeren a fabriqué de toutes pièces neuf « Vermeer », au nez et à la barbe des experts. Ses sympathies nazies sont aujourd’hui avérées.

On peut perdre la tête pour un Vermeer. Marcel Proust en savait quelque chose, qui fut victime d’un infarctus devant la Vue de Delft,exposée en 1921 au Jeu de paume. Il vécut un an encore, juste le temps de transmettre sa bouleversante expérience à l’un de ses personnages :dans La Prisonnière, l’écrivain Bergotte se meurt en délirant sur les détails du tableau. Moins d’un siècle plus tôt, le peintre hollandais était encore presque inconnu… « Ce Vermeer nous a rendus fous, mais nous l’avons ressuscité », se vantait le grand collectionneur et marchand d’art parisien du XIXe siècle William Bürger, de son vrai nom Théophile Thoré, contraint de s’inventer un pseudonyme pour faire oublier ses frasques révolutionnaires de 1848. Il avait proposé [en  1864] au Britannique Charles Eastlake, alors directeur de la National Gallery, de lui vendre la Jeune fille à la perle pour 4 000 francs. Mais ce dernier jugea la toile indigne du musée londonien. S’il y a un au-delà, nul doute qu’il s’en repent : deux ans plus tard – sir Eastlake n’était déjà plus...
LE LIVRE
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L’homme qui faisait des Vermeer. Défaire la légende du maître faussaire Han van Meegeren de Jonathan Lopez, Harcourt, 2008

ARTICLE ISSU DU N°2

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