Les zones d’ombre de la génétique

La plupart des gènes ont un effet limité sur une maladie donnée, et seul 1 % de notre génome code pour une protéine. Le reste est la matière noire de l’ADN.


©René & Radka

L’oncologue américain Siddharta Mukherjee décrit avec éloquence les limites de la génétique médicale.

Dans la lutte darwinienne que se livrent les idées scientifiques, celle de gène tire son épingle du jeu. Elle est devenue la base de la médecine, le fondement d’une vigoureuse industrie pharmaceutique et biotechnologique. Les médias se font régulièrement l’écho d’études révélant l’existence de gènes du crime, de l’obésité, ou encore de l’intelligence, et même… de l’amour du bacon. Et nous voyons en eux le socle de notre identité. Commandez un kit de test génétique à l’entreprise américaine 23andMe, et vous recevrez un carton arborant ce message : « À la découverte de vous-mêmes ». Les partisans des CRISPR – une nouvelle méthode, d’une simplicité révolutionnaire, permettant de modifier les gènes – annoncent des bébés sur mesure, la fin des maladies, et peut-être la transformation de l’humanité en une espèce améliorée. Quand nous contrôlerons la génétique, assurent ses prosélytes, nous deviendrons maîtres de notre destin. Et voilà que cette idée scientifique trouve un nouvel avocat de...
LE LIVRE
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Le gène : une histoire intime de Siddhartha Mukherjee, Scribner, 2016

ARTICLE ISSU DU N°79

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