Publié dans le magazine Books n° 12, mars-avril 2010. Par Moacyr Scliar.
À l’instar de Wilhelm Reich, qui prétendait soigner le cancer par l’orgasme, plusieurs scientifiques communistes ont fait preuve d’une imagination débordante pour prolonger la jeunesse et améliorer la longévité. Et convaincu des vedettes du monde capitaliste…
Publié récemment au Brésil,
La Biopathie du cancer de Wilhelm Reich, qui fait suite à
La Fonction de l’orgasme, est un texte dépassé du point de vue scientifique, ne serait-ce que parce qu’il date de 1948. Mais il est riche d’enseignements historiques. Le médecin et psychanalyste ukrainien y expose sa théorie : le cancer est une putréfaction des tissus produite par la privation du plaisir. D’après lui, un hypothétique « bacille-T » (« T » de
Tod, « la mort » en allemand) serait responsable de cette putréfaction. « Bacille-T » qui proliférerait en raison de la diminution, dans l’organisme, de l’« orgone », l’« énergie cosmique » libérée par l’orgasme.
Les vertus thérapeutiques de l’orgasme
L’orgone n’existe pas. C’était le produit de l’imagination délirante de Reich, mais la genèse de cette idée mérite un détour. Issu d’une opulente famille juive d’Ukraine, Reich s’est formé à la médecine à Vienne et s’est spécialisé en psychiatrie. Disciple de Sigmund Freud, il est devenu psychanalyste. Comme lui, il voyait dans la...