Les Mille et une Nuits, des contes très européens
Publié le 26 août 2015. Par La rédaction de Books.
Sheherazade / George Barbier
Le réalisateur Miguel Gomes a repris la trame des Mille et Une Nuits pour raconter le Portugal d’aujourd’hui. Un film, ou plutôt trois, dont le dernier volet sort ce mercredi sur les écrans. Les Mille et Une Nuits au Portugal ? Et pourquoi pas. De toute façons, les Mille et Une Nuits ne sont ni 1001 ni arabes. Elles n’en sont que plus fascinantes, soutient Wendy Doniger dans cet article du Times Literary Supplement traduit par Books en février 2013.
Le texte original, authentique et véritable des Mille et Une Nuits (en arabe, Kita-b ‘Alf Laylah wa-Laylah) a tout d’un animal mythologique. Il contient bien plus de mille et une nuits car, sur les trente-quatre histoires des XIVe et XVe siècles qui forment le cœur de l’ouvrage, sont bientôt venus se greffer d’autres contes en langue arabe ou persane, issus des civilisations médiévales de Bagdad ou du Caire, puis d’autres en hindi, en urdu, en turc, colportés par les pèlerins et les croisés, les marchands et les pirates au terme d’une multitude d’allers-retours sur terre et sur mer. Vinrent ensuite les récits ajoutés par les traducteurs européens, ainsi que les adaptations (de la peinture au cinéma) et les versions revues et corrigées imaginées par les romanciers et les poètes modernes. Il n’existe pas de table des matières qui fasse consensus. Comme le souligne Marina Warner au début de son livre enchanteur, « les histoires elles-mêmes se métamorphosent » et le livre, comme « l’un de ces génies qui jaillissent d’une jarre en un panache de fumée », a pris de nouvelles formes à chaque fois qu’il s’est donné de nouveaux maîtres. Sans famille, le corpus est aussi sans lieu de naissance : la Perse, l’Irak, l’Inde, la Syrie et l’Égypte… tous en revendiquent la paternité. Ainsi, non seulement il n’y a pas mille et une nuits, mais elles ne sont pas (seulement) arabes.
Les strates chronologiques et culturelles qui composent les Mille et Une Nuits évoquent irrésistiblement une poupée russe : en ôtant le XXe siècle (Salman Rushdie, avec Haroun et la mer des histoires, Walt Disney, Errol Flynn), puis les xixe et XVIIIe siècles (Marie-Catherine d’Aulnoy, Antoine Galland (1), Richard Francis Burton, Edward W. Lane), on atteint enfin les sources arabes, et on croit avoir trouvé le gisement. C’est alors que l’on devine la présence d’Homère, du Mahâbhârata (2) et de la Bible, et que l’on s’aperçoit qu’il n’y a pas là de là-bas originel. Ce recueil n’est pas un artichaut (dont les feuilles enchevêtrées dissimulent le cœur) mais un oignon, dont on retire les pelures une à une jusqu’au centre où… il ne reste rien. À moins, peut-être, qu’il ne reste tout. Sans lieu de naissance, les Mille et Une Nuits n’ont pas non plus de sépulture : « Il est impossible d’arriver à la fin de ce livre, écrit Warner, car sa rédaction se poursuit. »
Les savants, incapables de se déprendre de l’obsession, héritée du XIXe siècle, pour la quête des origines (des Mille et Une Nuits, du Nil, de l’humanité, etc.), furent vite déçus de découvrir que bon nombre des contes les plus populaires – dont « Sindbad le marin », « Aladin et la lampe merveilleuse » ou « Ali Baba et les quarante voleurs » – étaient des pièces rapportées, sans parents arabes légitimes. Jorge Luis Borges, dans « Les Traducteurs des Mille et Une Nuits », attribue à Hanna Diab, le chrétien maronite avec lequel a collaboré Galland, l’invention de plusieurs de ces « contes orphelins ». Aditya Behl (dans « La magie subtile de l’amour (3) ») retrace pour sa part les origines de Sindbad jusqu’au conte sanskrit « Sanudasa le marchand ». Comme les fables animalières et les miroirs des princes (4) qui ont voyagé d’Inde en Europe, ces longs récits de marins décrivant les merveilles du sous-continent ont circulé dans le monde islamique et préislamique du pourtour de l’océan Indien. Mais, pour de nombreux lecteurs, Les Mille et Une Nuits sans « Sindbad » ou « Aladin », c’est comme Hamlet sans Hamlet ; et les puristes qui ont établi des éditions « authentiques » sans eux ont essuyé un tel tollé qu’ils ont promptement publié des tomes supplémentaires accueillant ces chers bâtards. Warner démêle avec subtilité la riche histoire de cette tradition, depuis les plus anciennes traces arabes jusqu’aux interprétations contemporaines, et démontre que chacune des nombreuses versions existantes peut prétendre à l’authenticité.
Pourtant, dans le monde arabe, les contes des Mille et Une Nuits étaient considérés comme une forme de littérature de gare. Malgré de nombreuses allusions au Prophète, des citations et des réminiscences du Coran, ils étaient « trop amusants, transgressifs et amoraux, pour être orthodoxes ou respectables ». Galland expurgea les passages homosexuels, mais Burton (5) les annota et, d’une manière générale, rendit les contes plus grivois, empruntant la plupart d’entre eux à Richard Payne (6) et en ajoutant beaucoup de sa propre main, en guise de pied de nez à la pudibonderie de l’Angleterre victorienne. Un critique caractérisa ainsi les traducteurs européens : « Galland pour le jardin d’enfants, Lane pour les bibliothèques, Payne pour l’étude et Burton pour les égouts. »
Stranger Magic déboulonne deux mythes à propos des Mille et Une Nuits : que seules les histoires arabes sont « authentiques », et qu’on ne peut comprendre le livre sans connaître la langue. Ces deux opinions se renforcent l’une l’autre : s’il existait un unique texte arabe d’origine, on pourrait certes avoir envie de le lire dans l’idiome original, mais puisqu’il n’existe rien de tel, libre à nous de plonger dans les récits dans quelque langue ou traduction que ce soit. Aux mains de Marina Warner, le spectre complet des contes donne assurément d’étonnantes pépites. Elle ne maîtrise pourtant pas l’arabe. Bien qu’elle ait grandi au Caire et le parlait dans son enfance, « personne, hélas, ne [l’]a encouragée à continuer, et puis [elle n’a] jamais su le lire ». Je dois admettre qu’étant moi-même une connaisseuse du sanskrit patentée et snob, j’ai d’abord pensé que cette lacune pouvait entraver sa compréhension des contes. Mais Warner met bien sûr à profit le travail des arabisants, soulignant par exemple les contrastes entre les textes arabes où un énorme jinn (ou génie) féminin dérobe une bague précieuse à 570 hommes, et les traductions, où ils ne sont plus que 98. En outre, le degré de subtilité linguistique qu’on n’atteint qu’en « travaillant à partir d’un manuscrit arabe » n’est pas essentiel pour les objectifs qu’elle se fixe, puisqu’elle entend faire l’archéologie littéraire et l’analyse de ce qu’ont signifié les Mille et Une Nuits pour les peuples de différentes civilisations et de différentes époques, non seulement comme curiosité orientale mais comme source profonde de compréhension de l’humanité.
Et le lecteur, même épris de purisme linguistique, aura pour Warner la même indulgence qu’eut jadis W. H. Auden pour Claudel : elle écrit si bien ! Romancière talentueuse, elle parfait son numéro d’illusionniste en cachant à la fin du livre, comme derrière un rideau de velours, les notes qui trahissent l’extraordinaire érudition qui complète l’élégance de son style.
La belle écriture, la bonne intrigue, voilà l’héroïne de ce livre, qu’incarne l’héroïne de l’histoire cadre des Mille et Une Nuits, celle qui contient toutes les autres : Shéhérazade. Mari trompé et aigri, le sultan Shahriyar épouse tous les soirs une vierge qu’il décapite au matin. Shéhérazade se porte volontaire et, après qu’ils ont couché ensemble, elle lui relate un conte encore inachevé lorsque le jour se lève ; le sultan repousse son exécution au jour suivant, puis au suivant, et ainsi de suite ; elle finit ainsi par guérir le souverain de sa misogynie. C’est une histoire sur l’art de raconter des histoires, sur la contestation féministe, sur les rêves, sur le sexe et sur la violence. Warner s’en sert de tremplin pour une réflexion, qui irrigue son livre, sur l’écriture comme talisman ; sur l’écriture comme magie ; sur l’enchâssement des récits.
Le procédé de la mise en abyme sous-tend aussi les thèmes du rêveur rêvé, des rêves à l’intérieur des rêves et des rêves partagés, qui abondent dans le recueil, où « le récit de Shéhérazade dans la chambre du sultan enveloppe les histoires dans la nuit ». Mieux encore, souligne Warner, « l’irréalisme des contes rejoint l’expérience des rêves : soudaineté et vivacité, fragmentation, intrigues à tiroirs et souvent enchevêtrées, glissements dans le temps et l’espace, instabilité des corps, récurrence de certains motifs – autant de caractéristiques des songes ». Certains rêveurs se déplacent sur un lit volant. Warner note à ce propos que les mots « sofa » (dérivé de l’arabe suffiah), « divan » (du perse diwan) et « ottoman » (du turc) désignent tous un lit destiné au repos diurne. Le sofa est devenu « l’emblème de l’hédonisme oriental […] un canapé bas et profond, fait pour s’allonger et s’abandonner, seul ou à plusieurs – pour faire l’amour, se masturber, fumer, cancaner, rêvasser, raconter des histoires, lire et étudier, ou simplement réfléchir dans le calme ». C’est l’endroit où les lecteurs qui aiment rêvasser s’étendent pour fantasmer sur ce qu’ils ont lu.
Magie exotique
Les histoires de rêves sont omniprésentes. Le « Conte de la fortune retrouvée » met en scène un homme qui apprend où est cachée sa propre fortune grâce au songe fait par un autre. Borges en a tiré le Conte des deux rêveurs (7), et en attribue la paternité à l’historien arabe al-Ishaqi. Mais l’histoire a aussi intégré la tradition juive hassidique, à travers le conte du rabbin Eisik de Cracovie, repris par Martin Buber (8). Les spécialistes du sanskrit peuvent retracer l’origine de certains de ces récits au Yoga Vasishtha (9), rédigé à la même époque que l’Océan des rivières de contes (10), équivalent indien des Mille et Une Nuits (où l’on trouve également des histoires emboîtées les unes dans les autres), dans le Cachemire du XIe ou du XIIe siècle. Mais le but de Warner est différent, qui poursuit les histoires de rêves jusqu’à notre époque. Une époque où l’idée que l’esprit fabrique sa propre réalité, que d’autres consciences peuvent pénétrer et contrôler, « est devenue un mythe central, paranoïaque, solipsiste et profondément déterministe. Il a gagné en crédit car il correspond à la manière dont bien des gens vivent leur vie ».
Warner se contente de résumer une quinzaine d’histoires, issues à la fois des strates les plus anciennes et les plus récentes du texte. Chacune inspire un chapitre portant sur ses principaux thèmes : génies, tapis, sorcières, magiciens, derviches, rêves, orientalisme, le roi Salomon, les talismans, Voltaire et ses amis, Goethe, les objets et êtres volants, les jouets, l’argent, les ombres, les films, les machines, les sofas, et tant d’autres encore. Bien que ces essais s’enchaînent de manière cohérente, ce livre n’est pas fait pour la lecture linéaire mais pour le vagabondage, d’avant en arrière, nuit après nuit.
La plupart des histoires font intervenir la magie. La thèse de Warner sur l’importance de la pensée magique dans la modernité n’est pas particulièrement surprenante, mais elle l’étaye de manière très originale. Son analyse de la manière dont l’usage de matériel oriental, à partir du XVIIIe siècle, a donné une dimension exotique à la magie renforce son passage sur la manière dont les premiers films tirés des Mille et Une Nuits superposent la magie arabe à celle du cinéma. Il y a aussi la magie des paroles, pas seulement « je vous déclare unis par le mariage », mais « Hoc est corpus meum » (« Ceci est mon corps »), qui inspira la formule magique « hocus pocus », raillant le « tour de passe-passe de la transsubstantiation ».
Warner interprète la magie des objets (tels que les anneaux ou les tapis) comme des fétiches, et reprend l’analyse que Lorraine Daston, dans Things That Talk (2004), fait des idoles (du grec eidolon), ces illusions trompeuses et malhonnêtes. Daston oppose idoles et preuves matérielles, mais observe que les deux se confondent souvent : les indices criminels peuvent être contrefaits, ou bien devenir de puissants fétiches capables de hanter l’esprit aussi bien qu’une idole. Warner compare ces « objets à la vie étrange » aux objets transitionnels de Winnicott (11), et au fonctionnement quasi surnaturel de son Blackberry, GPS et autre iPod.
Et puis, il y a la magie de Freud. Warner suggère qu’en appelant son divan une « ottomane » et en le couvrant d’un tapis persan, le père de la psychanalyse a bien pu, « consciemment ou non », donner un cadre oriental aux premières thérapies psychanalytiques, « une forme d’art du récit, où les rôles sont inversés (c’est le narrateur qui a besoin de guérir, non le sultan à l’écoute) ». Freud, qui avait posé une statue de Vishnou sur son bureau, était profondément orientaliste.
Ce thème est au cœur de Stranger Magic. « L’Orient des Mille et Une Nuits a lui-même son propre Orient », écrit Warner, qui cite l’écrivain indien Amit Chaudhuri : « L’Orient, à l’époque moderne, est non seulement une invention européenne, mais aussi une invention orientale. » Les contes de fées ont toujours eu ce que Warner appelle une « tendance structurelle » à imaginer que les maléfices venaient de loin, mais « l’orientalisation progressive des magiciens » accusa cette propension à confier aux étrangers les basses œuvres, « afin que l’équipe locale garde les mains propres et toute son innocence ». Warner écrit à l’ombre de L’Orientalisme d’Edward Said, mais elle se montre aussi sensible à la personnalité tardive, plus nuancée, plus généreuse, de cet auteur (tel qu’il s’exprime dans Culture et impérialisme), et reconnaît qu’il existe des usages positifs de l’orientalisme (12).
Par un mécanisme de « colonisation inversée », les Européens du XVIIIe siècle ont utilisé les représentations du despotisme et de la dépravation sexuelle et religieuse des pays musulmans pour parodier leur propre civilisation. Les contes orientaux satiriques de Voltaire sont « un cas typique de cette pratique consistant, pour l’Occident, à se vêtir à l’orientale pour mieux s’examiner ».
Le Voleur de Bagdad (film de Raoul Walsh sorti en 1924, avec Douglas Fairbanks) est, souligne Warner, « d’un orientalisme flagrant ». À la fin, le voleur est « acclamé par une foule conquise et reconnaissante alors qu’il entre dans la ville à la tête d’une armée pour la délivrer de son tyran ». Pour nous, la Bagdad du film n’est plus celle d’Hollywood, mais celle de CNN. Pendant que je lisais Stranger Magic, j’avais à l’esprit une double image de la ville : le lieu magique des tapis volants et le théâtre d’une guerre dévastatrice. J’ai été frappée par la pertinence de phrases extraites de vieux contes, comme : « Il est pris d’une rage telle qu’il déclare la guerre à l’Irak : il mènera le pays à la ruine. »
En regardant Le Voleur de Bagdad en 2003, pendant la guerre, Warner y voit « une parabole inconsciente de l’expansionnisme occidental au niveau des nations ». C’est pendant la première guerre du Golfe qu’elle a commencé ses recherches pour ce livre, et elle le rédigea alors que « de nombreux conflits effroyables et non résolus touchaient les régions d’où sont issues les Mille et Une Nuits. Je voulais montrer un autre aspect de cette civilisation considérée comme ennemie, et une histoire qui ne se résume pas à la vengeance et à la guerre ». Non que les Nuits elles-mêmes échappent à tout reproche : les récits les plus récents mentionnent de nombreux actes de violence contre les chrétiens, et des conversions forcées à l’islam, tandis que les traductions européennes versent souvent dans l’antisémitisme. Mais les contes plus anciens comptent davantage de mariages interreligieux, et de formes de respect pour les préceptes islamiques de tolérance. Warner espère que sa lecture des Mille et Une Nuits contribuera à « changer les préjugés sur les Arabes, l’islam, l’histoire et la civilisation du Proche et Moyen-Orient ».
L’envie d’écrire un livre rappelant aux lecteurs la beauté et la sagesse de cette culture fait de Warner une orientaliste au sens positif, « pré-saïdien », du terme : « Les gens qui aiment l’Orient ». Au fondement de l’étude comparée des religions, il y avait cet espoir : on est moins disposé à massacrer ceux dont on connaît l’histoire – et c’est la leçon que Shéhérazade enseigne au sultan. L’élan qui guide Stranger Magic se trouve être cet objectif noble, même s’il est naïf.
Mais Warner s’est investie dans ce livre pour une autre raison. Au début, elle interroge : « Comment faisons-nous pour vivre l’irrationalité intrinsèque et problématique de notre conscience ? Comment distinguons-nous utilement l’appartenance religieuse et la reconnaissance du fait que le mythe et la magie possèdent leur propre logique et leur propre force, indépendamment de toute croyance en une puissance supérieure ? » Observant que les auteurs du XVIIIe siècle utilisaient l’Orient comme un lieu où « leur imagination raisonnante pouvait prendre son essor », reconnaissant aussi que l’« imagination raisonnée » (selon la formule de Borges) est un oxymore, elle forme néanmoins l’espoir que les récits oniriques des Mille et Une Nuits puissent devenir cette « fable de la modernité » qu’elle appelle de ses vœux, une « fable qui répondrait aux besoins profonds de l’homme ». Warner avoue être déconcertée par son attirance particulière pour « les histoires improbables, impossibles et fantastiques ». Et d’ajouter : « J’étais autrefois une catholique fervente, et je sais ce que c’est que de s’abandonner à la magie transformatrice du verbe, aux miracles et aux autres exigences de la foi qui transcendent la raison ; cela fait longtemps que je me suis libérée (en perdant la foi). Comment se fait-il, donc, que j’aime encore songer aux génies, aux métamorphoses animales, aux palais enchantés et aux trésors qui disparaissent, aux automates meurtriers et aux sofas volants, aux supplices atroces et aux destinées inéluctables ? » Ah, Marina, allongez-vous donc sur cette ottomane, que Freud a recouverte d’un tapis, et relisez ce paragraphe ; ce n’est pas votre question, mais votre réponse. Et, abracadabra, c’est aussi la nôtre.
Cet article est paru dans le Times Literary Supplement, le 27 juin 2012. Il a été traduit par Arnaud Gancel.
Notes
1| Long de 250 000 vers, le Mahâbhârata est une épopée sanskrite appartenant à la mythologie hindoue.
2| Orientaliste né en 1646, Antoine Galland fut le premier traducteur français des Mille et Une Nuits. Très populaire, sa version servit de base à de nombreuses autres traductions.
3| Love’s Subtle Magic: An Indian Islamic Literary Tradition, 1379-1545, Oxford University Press, 2012. Non traduit.
4| Les « miroirs des princes » sont des sortes de manuels de conseil politique aux souverains, apparus au Moyen Âge dans plusieurs civilisations mais particulièrement en terre d’islam.
5| Ce géographe et explorateur britannique à la personnalité extraordinaire, qui parlait 29 langues dont l’arabe, a proposé en 1885 la première version non expurgée des Mille et Une Nuits.
6| Richard Payne était un érudit, archéologue et numismate britannique de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il portait un intérêt particulier aux cultes phalliques de l’Antiquité, ce qui lui valut une réputation de libertin.
7| Paru en 1931, Le Conte des deux rêveurs est l’une des premières nouvelles de Borges. Elle est republiée dans Histoire universelle de l’infamie, 10/18, 1951.
8| Martin Buber, Récits hassidiques, Seuil, 1996.
9| Texte de la religion hindouiste, rédigé entre le XIe et le XIVe siècle, qui rapporte l’entretien légendaire du jeune prince Rama avec le sage Vasistha. Il s’agit du deuxième plus long texte écrit en sanskrit, après le Mahâbhârata.
10| Rédigé en sanskrit au XIe siècle par le brahmane Somadeva, le Kathâsaritsâgara est un célèbre recueil de légendes indiennes.
11| Dans les années 1950, le psychiatre et psychanalyste anglais Donald Winnicott appela « objets transitionnels » les objets ou accessoires permettant au bébé de surmonter son angoisse.
12| Le théoricien littéraire américano-palestinien Edward Said est particulièrement célèbre pour ce livre, au sous-titre explicite (« L’Orient créé par l’Occident »), où il fait une critique radicale du discours colonial sur les populations orientales. Pour lui, l’orientalisme est un courant de pensée qui a légitimé d’un point de vue culturel l’impérialisme.