Publié dans le magazine Books n° 78, juillet-août 2016. Par Tim Flannery.
Au large de l’Australie, le plus grand récif corallien de la planète est un prodigieux témoin des relations passionnelles entre l’homme et la mer. Rencontrez le capitaine Cook, faites-vous capturer par des violeurs cannibales… ou vibrez aux alertes sur la mort des coraux.
La Grande Barrière de corail australienne s’étire sur environ 2 300 kilomètres le long de la côte nord-est du continent. Elle couvre une surface supérieure à la moitié de la France. Ceux qui ont plongé dans ses eaux cristallines savent que c’est l’une des merveilles naturelles de la Terre – un monde corallien à la beauté et à la diversité exceptionnelles. Mais comme le fait clairement apparaître cette « histoire passionnée » du récif, c’est aussi une scène sur laquelle se sont joués rêves, ambitions et tragédies humaines de grande ampleur. Iain McCalman retrace son histoire en racontant des vies qui, volontairement ou non, ont modelé notre perception de ce labyrinthe.
Nous ignorons toujours qui l’a découvert. Le capitaine Cook a certes rencontré la barrière en 1770 en remontant la côte orientale de l’Australie sur son trois-mâts, le HMS (navire de Sa Majesté)
Endeavour. Mais a-t-il pris la dimension de la chose ? Le récif forme une sorte d’entonnoir qui rétrécit vers le nord. Dans sa partie méridionale, son embouchure est si large que Cook ne l’a pas remarqué. Le navigateur...