Léon Blum, l’Obama français

Arrivé au pouvoir dans un moment d’euphorie en juin 1936, le leader du Front populaire est très vite entravé. Premier socialiste et premier Juif président du Conseil, il est la cible d’attaques racistes et accusé de manquer de patriotisme par une extrême droite en plein essor. Le legs de ce Premier ministre éphémère a pourtant marqué durablement la vie politique française.

Quand Léon Blum est devenu président du Conseil des ministres le 6 juin 1936, tout un monde s’est retrouvé sens dessus dessous. C’était le premier socialiste français à occuper ce poste, et le premier homme politique juif à diriger un grand État moderne (Benjamin Disraeli s’était converti à l’anglicanisme dès l’âge de 12 ans). Beaucoup admirèrent sa façon créative de diriger le gouvernement du Front populaire de juin 1936 à juin 1937. D’autres, qui voyaient en lui l’incarnation du « péril judéo-bolchevique », le vilipendèrent de manière quasiment hystérique. Il ne laissait personne indifférent. L’historien et sociologue Pierre Birnbaum, dont le travail fait référence sur la place des Juifs dans la vie politique et l’administration françaises – et sur la réaction antisémite à leur succès –, s’intéresse ici davantage à la judéité de Blum que les premiers grands biographes du leader du Front populaire, Joel Colton et Jean Lacouture (1). Cela n’a rien de surprenant pour un livre publié initialement dans la collection « Vies juives » des Presses universitaires de Yale. Mais, même si Blum avait souhaité minorer son identité, ses ennemis ne le...
LE LIVRE
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Léon Blum, un portrait de Pierre Birnbaum, Le Seuil, 2016

ARTICLE ISSU DU N°73

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