L’ensorcelant pouvoir de la musique

La musique est au centre de toute culture connue. Les scientifiques tentent d’expliquer sa mystérieuse emprise sur le cerveau. Mais la science a peut-être ses limites.


Festival Ozora 2012, Lab 104
Quel que fût le chant que chantaient les sirènes, il devait être proprement ensorcelant. Selon Homère, leurs voix « d’une beauté déchirante […] pouvaient égarer l’esprit d’un homme ». Il n’est pas surprenant que tant de mythes, échos des émerveillements primitifs, attestent le pouvoir de la musique ; élément central de toute culture connue, elle nous touche à la fois physiquement et émotionnellement. Sa force est si évidente et si profonde que les Anciens avaient tendance à ne pas y voir seulement un art parmi d’autres, mais une propriété fondamentale de l’univers. En regardant un forgeron frapper sur son enclume, Pythagore s’était aperçu que différents marteaux émettaient différents sons, laissant entendre qu’il existe un rapport entre les notes de la gamme et le poids des outils. Les épigones de Pythagore étudièrent le lien entre la longueur d’une corde et le ton d’une note, pour découvrir que des proportions simples de longueur correspondent à des intervalles musicaux agréables à l’oreille. Une relation aussi manifeste entre esthétique et arithmétique ne pouvait que séduire les pythagoriciens, qui faisaient des nombres le fondement de toute chose...
LE LIVRE
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Musicophilia. La musique, le cerveau et nous de Oliver Sacks, Seuil, 2009

ARTICLE ISSU DU N°1

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