L’enfer des navires négriers

Durant deux mois de traversée, les esclaves étaient soumis à un véritable régime de terreur.


Entre la fin du XVe et le début du XIXe siècle, 14 millions d’Africains furent arrachés à leur continent et vendus comme esclaves dans les Amériques. Cinq millions d’entre eux sont morts au cours de leur première année de captivité. Pour rendre compte de cette tragédie, les historiens ne peuvent s’appuyer sur presque aucun témoignage de victime. Les archives sont en revanche plus abondantes du côté des esclavagistes : lettres, journaux, Mémoires, livres de bord et registre de compagnies maritimes permettent de mesurer l’ampleur d’une industrie extrêmement lucrative et longtemps jugée parfaitement respectable. Au cœur du dispositif, le navire négrier était une épouvantable « prison flottante » où s’entassaient parfois jusqu’à 600 captifs (auxquels s’ajoutait un équipage nombreux, composé de 30 à 45 marins) durant les deux ou trois mois que pouvait durer la traversée de l’Atlantique jusqu’aux Antilles. L’historien Marcus Rediker reconstitue dans The Slave Ship le fonctionnement de cette microsociété. Au sommet de la hiérarchie, le capitaine : un despote redouté qui cumulait les fonctions de directeur général, de geôlier, de comptable, de trésorier-payeur et...
LE LIVRE
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Le navire négrier, une histoire humaine de Marcus Rediker, Penguin Books, 2008

ARTICLE ISSU DU N°78

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