Le viol, des insectes à l’homme

La pratique est courante dans le monde animal, depuis les insectes jusqu’à nos cousins les grands singes. Est-ce à dire que le viol trouve aussi un fondement biologique chez l’être humain ?

En Indonésie, le jour où la cuisinière d’un primatologue fut violée par un orang-outan, son mari déclara qu’il n’y avait pas de quoi en être affecté, puisque le violeur n’était pas un humain. Cet incident donne lieu à l’une des très rares descriptions d’agression réelle dans cette Natural History of Rape. Curieusement, c’est l’opinion du mari plutôt que celle de la victime qui est citée. Détail symptomatique, puisque dans ce livre, les voix féminines et féministes sont écartées, car jugées idéologiques ; les savants, à l’instar des auteurs, sont en quête de vérité objective. Le viol est une agression sexuelle. Dans mon esprit, il est évident que vouloir le réduire soit à la sexualité, soit à l’agression, c’est en méconnaître la complexité. En adoptant un parti pris – le phénomène est avant tout sexuel –, ce livre pourrait être vu comme le nécessaire antidote à l’autre position dogmatique, qui y voit d’abord un rapport de forces. Défini comme copulation forcée, le viol est mécaniquement impossible en l’absence...
LE LIVRE
LE LIVRE

Une histoire naturelle du viol de Randy Thornhill et Craig T. Palmer, Cambridge University Press

ARTICLE ISSU DU N°28

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