Le mirage de la route de la soie

Et si le fameux axe commercial qui aurait relié l’Europe et la Chine avant le xiie siècle n’était qu’un mythe fabriqué de toutes pièces en 1877 ?

Personne ne soupçonnait l’existence d’une quelconque « route de la soie » avant 1877, date à laquelle le géographe allemand Ferdinand von Richthofen forgea l’expression. Chargé de dessiner le tracé d’une future voie de chemin de fer entre l’Allemagne et sa zone d’influence en Chine, il avait effectué des recherches à cette occasion. La carte qu’il établit alors accrédita, au moins dans l’esprit des Européens, l’idée qu’une route commerciale avait dès l’Antiquité et le Moyen Âge relié l’Orient et l’Occident. Depuis, notamment à la suite des expéditions menées il y a environ un siècle par des archéologues (ou des pillards, comme les Chinois préfèrent les appeler) tels qu’Aurel Stein ou Sven Hedin, l’image s’est imposée : une voie marchande florissante traversait de longue date toute l’Asie. Et cette idée a inspiré de nombreux livres, de qualité très inégale. Celui de Valerie Hansen se penche sur sept villes-étapes de cette route supposée : Niya, Kucha, Tourfan, Samarkand, Xi’an, Dunhuang et Hotan. Toutes se trouvent à l’intérieur des frontières modernes de la...
LE LIVRE
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La route de la soie de Valerie Hansen, Oxford University Press, 2012

ARTICLE ISSU DU N°52

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