Le douloureux destin des artistes cubains

Ils sont poètes, acteurs, chanteurs, performeurs – et ils sont traqués par le régime pour avoir osé défendre leur liberté de créer. À Cuba, les artistes font depuis quelques années l’objet d’une répression musclée. Certains se résignent à quitter l’île, d’autres choisissent de rester pour organiser la résistance. D’autres encore, moins chanceux, croupissent en prison.


Luis Manuel Otero Alcántara, leader du mouvement contestataire San Isidro, a été arrêté lors des grandes manifestations du 11 juillet 2021. Le 24 juin 2022, il a été condamné à cinq ans de prison ferme. © Yander Zamora/EPA/MAXPPP

« On se voit dans neuf jours. » Ce sont les derniers mots que Yanelys Núñez a dits à sa mère, le 3 mars 2019, avant de quitter Cuba pour Prague afin d’y suivre un atelier de journalisme vidéo, sans savoir que ce serait un prélude à son exil à Madrid. Les deux femmes se sont séparées fâchées. L’activisme de Yanelys était une source de tensions au sein de sa famille – et de stress pour elle-même. L’année précédente, en janvier 2018, elle avait souffert d’une paralysie faciale. À 28 ans, c’était la seconde fois que cela se produisait. Elle y a vu un avertissement : « Mon corps me disait que je ne pouvais pas continuer à vivre à ce rythme », raconte-t-elle. Mais, dans les mois qui ont suivi, la jeune femme n’a pas relâché la pression, bien au contraire.


L’année 2018 a été décisive dans l’histoire récente de l’île. En mai s’est tenue la Biennale 00, un festival indépendant...

LE LIVRE
LE LIVRE

Avant la nuit de Reinaldo Arenas, Actes Sud, 2000

ARTICLE ISSU DU N°121

SUR LE MÊME THÈME

Politique Le wokisme fait toujours recette
Politique L’alphabet, des Phéniciens à Poutine
Politique Les Indonésiens oublient leur histoire

Aussi dans
ce numéro de Books