Le deuil nous va plutôt bien

La plupart d’entre nous parvenons à surmonter rapidement la perte d’un être cher, contrairement à ce que prétend une légende tenace sur les inévitables « phases » du deuil. Mieux, la tristesse aide à supporter le traumatisme, en nous empêchant de céder à des élans d’audace nuisibles dans les premiers temps du deuil. Il reste que 15 % des personnes éprouvées ont de graves difficultés face à la perte d’un être cher. Des facteurs génétiques sont peut-être en cause.


Albert Anker, Kinderbegräbnis
Marilena Fernandes commençait tout juste à reprendre goût à la vie, neuf ans après la mort de son mari, quand un accident de la route emporta, en 2005, Paulo, son fils de 20 ans. Elle décida alors d’ouvrir grand les rideaux de sa maison et de la remplir de fleurs. Elle ne voulait pas que l’existence de ses trois autres enfants sombre dans la désespérance. Depuis lors – voilà maintenant cinq ans –, elle noie chaque année sa tristesse dans l’exubérance joyeuse, en défilant avec son école de samba pour le carnaval. Alice Quadrado, elle, a transformé en altruisme la souffrance causée par la mort de sa fille Eliana, à 25 ans. Quand elle s’est rendu compte que d’autres parents ayant traversé la même épreuve se sentaient eux aussi très seuls, elle a fondé l’association Casulo, dont les membres se soutiennent mutuellement et trouvent ensemble la force de continuer à vivre. « C’était un moyen de donner du sens à un événement profondément douloureux », explique-t-elle. Marilena et Alice ont toutes deux découvert qu’on pouvait surmonter la perte d’un enfant, l’une des pires douleurs qui soit. « J’...
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De l’autre côté de la tristesse de Le deuil nous va plutôt bien, Éditions Le dauphin blanc (Québec)

ARTICLE ISSU DU N°59

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