Le bonze et les candidats au suicide

Ittetsu Nemoto est devenu moine sans crier gare, après un accident de moto. Suivront quatre ans de calvaire, puis le quotidien dans un temple d’une bourgade reculée. C’est là qu’il se découvre un talent pour l’écoute et se donne une mission : aider les candidats au suicide, dans un pays où il s’en commet un toutes les quinze minutes. Ce sacerdoce l’a mené, non sans embûches, à la sérénité.

De temps à autre, Ittetsu Nemoto réunit un groupe de candidats au suicide et les emmène faire le tour des endroits populaires auprès de ceux qui passent à l’acte, et il en existe beaucoup au Japon. La forêt d’Aokigahara, la « mer d’arbres », située au pied du mont Fuji, est le plus célèbre d’entre eux. Le lieu a commencé d’être identifié au suicide dans les années 1960, après la parution de deux romans de Seicho Matsumoto, mais plus encore après la sortie en 1993 du « Manuel complet du suicide », où Wataru Tsurumi fait de la forêt l’endroit idéal pour mourir (1). Parce que ses arbres sont tellement enchevêtrés qu’ils coupent le vent, parce que les animaux et les oiseaux y sont rares, Aokigahara est un lieu étonnamment silencieux. La « mer d’arbres » est étendue : 3 600 hectares. Il arrive donc que les corps gisent là pendant des mois avant d’être découverts ; les touristes photographient les cadavres et partent à la recherche d’objets personnels abandonnés. Autre destination de prédilection des suicidaires, les falaises de Tojinbo, qui surplombent la mer du Japon. Visiter pareil endroit...
LE LIVRE
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La Mort volontaire au Japon de Le bonze et les candidats au suicide, Gallimard, Tel

ARTICLE ISSU DU N°53

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