Publié dans le magazine Books n° 75, avril 2016.
Depuis la création du pays en 1947, la classe dirigeante a mis en place une inexorable politique de purification religieuse, à l’origine des massacres qui frappent les minorités aujourd’hui, notamment la population chiite.
« En 1947, à sa naissance, le Pakistan comptait 23 % de non-musulmans. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 4 % », explique Farahnaz Ispahani au
Times of India. Cette politologue pakistanaise qui vit aux États-Unis a publié en janvier dernier un ouvrage intitulé « Purifier le pays des purs : le Pakistan et ses minorités religieuses ». Et elle ne mâche pas ses mots : « L’État pakistanais se livre à un lent génocide. »
Ancienne députée du Parti du peuple pakistanais (PPP), le parti de feu Benazir Bhutto, Ispahani fut aussi la conseillère en communication du veuf de cette dernière, le président Asif Ali Zardari, qui lui succéda en 2008 après son assassinat. Son livre, cri d’alarme sur la situation des minorités religieuses au Pakistan, remonte aux racines historiques de cet ostracisme.
« “Purifier le pays des purs” dénonce le changement idéologique qui s’est produit au Pakistan et raconte comment le pays pluraliste envisagé à l’origine par le fondateur Muhammad Ali Jinnah a engendré la nation exclusivement musulmane sunnite d’aujourd’hui », écrit Nikita Saxena dans le magazine indien
The Caravan.
« Depuis sa création, rappelle pour sa part Malik Siraj Akbar...