« Il fut un temps où le Mexique brillait comme un feu d’artifice. Pour les peintres, le ciel du pays était béni. Mais tout cela s’est perdu. » Cet âge d’or, Elena Poniatowska le raconte dans son dernier roman, « Deux fois unique », à travers la trajectoire de Lupe (Guadalupe) Marín, épouse du plus légendaire peintre mexicain : Diego Rivera. Malmenée par l’histoire, Lupe Marín a été éclipsée par la flamboyante Frida Kahlo. « Frida était la grande amante de Rivera, la créatrice, l’artiste, l’infirme, celle qui s’habillait comme une immense fleur, les vêtements ornés de branches, de haricots et de maïs. Lupe, elle, n’était que la mère de ses enfants », explique Poniatowska dans un entretien à
El País. C’était pourtant une femme à bien des égards extraordinaire : sauvage, aussi belle que tempétueuse, mère cruelle. « Tout le contraire du stéréotype mexicain de la petite femme dévouée qui se sacrifie pour ses enfants », poursuit Poniatowska. La trahison de Rivera lui valut une haine tenace. Le jour du mariage de Diego avec Frida, Lupe souleva les jupes de la mariée...