Pour l’amour de Staline

Qui était Ramón Mercader, l’homme qui tua Trotski en 1940 ? La littérature et le cinéma se sont emparés du parcours fascinant de cet agent stalinien d’origine catalane, souvent au mépris de la vérité historique. Une biographie récente, fondée sur des documents d’archives et des témoignages, rétablit les faits.

 


© Apic / Getty

Ramón Mercader lors de son interrogatoire à Mexico, en août 1940. Pour les enquêteurs mexicains, il restera le ressortissant belge Jacques Mornard jusqu’en 1950.

Le 12 juin 1940, un ingénieur canadien du nom de Frank Jacson se dirige vers la maison de l’avenue Viena, dans le quartier de Coyoacán, à Mexico, où Léon Trotski vit en exil. Le révo­lutionnaire soviétique ne s’est pas ­encore entièrement remis de la grande frayeur qu’il a eue trois semaines plus tôt : le 24 mai, une vingtaine d’hommes armés ont fait irruption en pleine nuit et tiré pas moins de 200 coups de feu sur lui, son épouse, son petit-fils et les gardes qui étaient censés les pro­téger. Toute la maisonnée en est sortie miraculeusement indemne : Sieva, le petit-fils, a tout juste été égratigné au pied gauche par le frôlement d’une balle. Ce 12 juin, Jacson vient annoncer aux gardes de la maison qu’il part le jour même en voyage d’affaires à New York et qu’il laisse sa voiture à leur disposition pendant son absence – même s’il sait que les deux automobiles de la maison, dont les assaillants s’étaient emparés pour prendre la fuite, ont été retrouvées en bon état. « J’espère que la police arrêtera vite...
LE LIVRE
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Ramón Mercader, l’home del piolet de Eduard Puigventós López, Ara Llibres, 2015

ARTICLE ISSU DU N°84

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