Publié dans le magazine Books n° 94, février 2019. Par Martyna Kalvaitytė.
Une fois retombées les cendres du scandale, les révélations d’Edward Snowden sur les outils d’espionnage de masse invitent à engager une réflexion de fond. Peut-on trouver un juste milieu entre la nécessité de surveiller et celle de respecter les droits et l’intimité de chacun ?
Martyna Kalvaitytė est une étudiante lituanienne. Elle a été stagiaire au Cato Institute, à Washington, et au ministère lituanien de la Défense. — Cet article lui a valu de recevoir le prix Books/Sciences-Po de l’essai critique 2017 dans la catégorie « Texte en anglais ». Il a été traduit par Nicolas Saintonge.
En 2013, les révélations d’Edward Snowden ont mis en lumière la surveillance de masse pratiquée par les Five Eyes, l’alliance formée par les services de renseignement des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, et notamment par l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA). Prism, Xkeyscore, Tempora ne sont que quelques-uns des programmes d’interception des communications dont le fonctionnement a été dévoilé grâce aux informations communiquées par Snowden. Ces révélations ont suscité en retour un débat planétaire sur la surveillance électronique, les atteintes aux libertés publiques qu’elle suppose et l’avenir des télécommunications numériques.
Les révélations de Snowden ont fragilisé les outils utilisés par les Five Eyes et...