La preuve par l’ADN

Quinze ans durant, la police allemande a recherché une tueuse en série dont l’ADN figurait sur une quarantaine de scènes de crime… Pour découvrir qu’il provenait d’une contamination dans l’usine fabriquant les cotons-tiges utilisés lors des prélèvements. Ce camouflet rappelle les faiblesses de « la reine des preuves », qui n’en reste pas moins une formidable auxiliaire de justice, pour peu qu’on la manie avec intelligence.

C’est si facile, pour Hercule Poirot. Il lui suffit de se fier à ses « petites cellules grises » pour découvrir immanquablement lequel, parmi la dizaine d’invités réunis au manoir ou de passagers du train-couchettes, a commis le meurtre. Et il ne fait aucun doute que, si un procès devait se tenir, il aboutirait à la condamnation des coupables. Mais comment un officier bien réel de la police new-yorkaise est-il censé procéder quand, dans une ville comptant pas moins de quatre millions d’individus mâles, la victime d’un viol est découverte inconsciente dans un lieu isolé, frappée d’amnésie et incapable de se rappeler le moindre détail de l’agression ? Une piste évidente consiste à rechercher un lien entre ce crime et d’autres actes de violence commis dans le même secteur, à peu près à la même heure. Le 19 avril 1989, vers 21 heures, une jeune femme entrait dans Central Park à proximité du Metropolitan Museum pour y poursuivre son jogging vers le nord. À peu près au même instant, une bande d’adolescents noirs et latinos empruntaient l’entrée nord-est du parc, bien décidés, eux, à mener une...
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Justice génétique de La preuve par l’ADN, Columbia University Press

ARTICLE ISSU DU N°44

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