La nonne soldat revisitée

La romancière argentine Gabriela Cabezón Cámara s’inspire de l’autobiographie de Catalina de Erauso, appelée « la nonne Alférez » (sous-lieutenant en espagnol) et née en 1585. Placée à l’âge de 4 ans comme novice dans un couvent sous la garde de sa tante, prieure, Catalina s’évade habillée en homme à l’âge de 15 ans et, sous le nom d’Antonio, mène une vie tumultueuse, souvent les armes à la main. [À lire dans Books : « L’habit ne fait pas la nonne », juillet-août 2022.]  


Dans cette approche lyrique et irrévérencieuse du personnage historique, la nonne devenue Antonio raconte à sa tante les vingt-cinq années d’aventures picaresques vécues depuis sa fuite du couvent en Espagne et jusqu’à ses derniers jours, alors qu’il est redevenu un fugitif. Condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis, il s’enfuit d’une caserne avec deux petites Indiennes guarani, dont une de 3 ans, une jument et deux singes, baptisés Tekaka et Kuaru, « caca » et « pipi » en guarani. Suivis par un inquiétant charognard, ils se réfugient dans la jungle. Les singes fournissent des fruits, et c’est le lait de la jument qui nourrit les filles.


« Le nouveau roman de Gabriela Cabezón Cámara désacralise le Siècle d’Or tout en lui rendant hommage, dans un mélange de langues allant du guarani aux chants basques, en passant par le latin... Le récit est tissé comme une grande toile d'araignée entre lianes et palmiers dont langues, personnages et décors s’entremêlent », rapporte l’écrivain Carlos Aletto dans le journal Página 12

LE LIVRE
LE LIVRE

La niñas del naranjel de Gabriela Cabezón Cámara, Random House, 2023

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