La mariée était en rouge

Comment Lisa aurait-elle pu s’imaginer qu’on fermerait le pays comme on ferme un magasin ? Quand une romancière italienne d’origine albanaise s’inspire de son histoire familiale pour raconter le destin de femmes asphyxiées par la tradition, le résultat est une grande saga populaire.

Lors d’une réunion à la coopérative, le secrétaire du Parti annonce l’ouverture d’un grand MAgasin POpulaire au centre du village (1). Les membres présents doivent choisir ensemble une vendeuse. Après que plusieurs propositions ont été écartées, Saba lève la main : « Lisa, je propose Lisa. Elle a fait des études et elle sait faire les calculs, et puis elle est polie et aimable. » Le secrétaire du Parti regarde Saba, perplexe. A-t-elle avalé son cerveau ? Une étrangère, internée au village pour ré­éducation, vendeuse au Ma-Po ? Et si elle vole ? Si elle fait de la propagande auprès des villageois durant son travail ? « Qu’elle tente de voler, et nous le saurons tout de suite, réplique Saba. Et puis par où veux-tu qu’elle s’échappe de ces montagnes ? Quant à cette histoire de propagande, la pauvre fille, elle s’est laissé embarquer là-dedans par amour : à mon avis, elle ne comprend tout simplement rien à nos affaires. » Le secrétaire du Parti se laisse convaincre et Lisa obtient finalement le poste. Lisa est italienne et son mari, Wilfred, autrichien. On les a amenés de la capitale par un après-midi...
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La mariée était en rouge de La mariée était en rouge, Books éditions

ARTICLE ISSU DU N°48

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