La malédiction des universités britanniques
Publié en mars 2025. Par Books.
Comme dans beaucoup de pays du monde occidental, les universités britanniques filent un mauvais coton – du moins dans les départements de sciences humaines et sociales. Le commentateur de droite Matt Goodwin propose une synthèse du problème. Alors qu’elles promouvaient naguère la recherche de la vérité, elles « donnent la priorité aux groupes représentant des minorités ». Résultat : l’essor d’une « monoculture » qui ne s’intéresse qu’à « un ensemble très étroit d’idées qui se conforment à une vision du monde spécifique ». Pour faire carrière, les jeunes universitaires sont fortement incités à rester dans la ligne, résume dans la Literary Review Fram Dinshaw, un Britannique émigré au Canada. Nourris d’idées à la mode sur le racisme, le colonialisme et le genre, chouchoutés, consultés sur les enseignements à prodiguer, les étudiants sont « amenés à privilégier la conformité sur l’investigation, la tranquillité moutonnière sur l’indépendance d’esprit », écrit Fram Dinshaw. Les universités vantent « l’excellence » tout en récusant toute forme d’élitisme.
En Grande-Bretagne le phénomène est renforcé par le coût de l’accès à l’enseignement supérieur. Le fait que les étudiants soient devenus des clients contribue à abaisser le niveau. Les universités sont dirigées par une bureaucratie surdimensionnée dont les intérêts sont sans rapport réel avec la mission d’enseignement. Beaucoup de sujets qui fâchent sont mis sous le boisseau, comme les atteintes aux droits de l’homme en Chine, en raison de l’argent que les universités récoltent auprès de leurs étudiants chinois et des accords juteux qui les lient avec des universités chinoises. Mais l’auteur semble un peu court sur les moyens de faire évoluer les choses, et Fram Dinshaw doute que l’establishment universitaire accorde la moindre attention à ce brûlot.