La lente métamorphose du dalaï-lama
Publié dans le magazine Books n° 3, mars 2009. Par Pico Iyer.
Comment un petit Tibétain élevé dans la plus pure tradition et le plus complet isolement est devenu un missionnaire de la modernité et l’une des personnalités les plus populaires au monde.
En novembre 2007, la vieille Land Rover du dalaï-lama fut mise aux enchères sur eBay. Sharon Stone – celle-là même qui avait présenté le leader tibétain comme « Monsieur S’il vous plaît, S’il vous plaît, Laissez-moi rentrer en Chine ! » (elle voulait dire « Tibet ») lors d’une soirée philanthropique – annonça la vente sur YouTube. «À son bord, vous rirez en permanence », promit-elle au futur acquéreur du Station Wagon modèle 1966. Les enchères ont dépassé les 80 000 dollars. Le dalaï-lama s’est aussi vu décerné un prix par Hadassah, l’Organisation américaine des femmes sionistes ; il est le seul lauréat du prix Nobel à apparaître dans une publicité Apple et à s’être vu confier la rédaction en chef d’un numéro de Vogue ; Martin Scorsese et Brad Pitt ont contribué à immortaliser son enfance à l’écran ; il a donné une conférence devant la Convention annuelle de l’Association de neurosciences. Et, au printemps 2008, il était en Allemagne pour s’exprimer sur les droits de l’homme et la mondialisation. Pour un homme qui se prétend « simple moine bouddhiste », le dalaï-lama laisse une substantielle empreinte carbone...
Cet article est réservé aux donateurs de Books.
Je donne tout de suite !
Déjà donné ?
Je me connecte pour en profiter