Refonder le journalisme
Publié dans le magazine Books n° 100, septembre 2019. Par Amandine Meunier.
Professeur dans la prestigieuse Harvard Kennedy School of Government et auteur de nombreux livres, Thomas Patterson dresse un sombre tableau de la presse américaine. Le journalisme outre-Atlantique serait « corrompu » et « pourri de l’intérieur », estime-t-il en pointant du doigt la surabondance d’informations, la course à l’audience et la recherche de profits. Il cite aussi de nombreuses études qui font le lien entre l’accélération du temps des médias et l’exactitude des informations qu’ils rapportent. Résultat : « Les citoyens qui lisaient les journaux tendaient à avoir une vision du monde plus réaliste que les autres. C’est toujours vrai, mais de moins en moins », écrit-il.
Thomas Patterson plaide pour un « journalisme fondé sur la connaissance ». Il préconise l’amélioration de la formation des journalistes sur deux points : ils doivent être plus conscients de l’impact de leurs choix rédactionnels sur l’information elle-même et sur le public ; ils doivent aussi acquérir une meilleure culture générale et devenir des spécialistes des sujets qu’ils traitent. Cela leur évitera, selon Patterson, de se trouver en position d’infériorité face à leurs interlocuteurs, et donc éventuellement à la merci de leur stratégie ou de leur idéologie. « En substance, Patterson cherche à réformer le journalisme, à le faire passer de métier à profession », analyse dans The Conversation Glyn Davis, professeur de sciences politiques et ancien vice-recteur de l’université de Melbourne. D’aucuns jugent cette approche irréaliste, voire utopique. En minimisant le caractère inévitable de la place des idéologies et de l’économie dans la fabrique de l’information, Patterson défend un journalisme relevant du « rêve technocratique », estime Robert Jensen, ancien professeur de journalisme à l’Université du Texas à Austin.
Thomas Patterson plaide pour un « journalisme fondé sur la connaissance ». Il préconise l’amélioration de la formation des journalistes sur deux points : ils doivent être plus conscients de l’impact de leurs choix rédactionnels sur l’information elle-même et sur le public ; ils doivent aussi acquérir une meilleure culture générale et devenir des spécialistes des sujets qu’ils traitent. Cela leur évitera, selon Patterson, de se trouver en position d’infériorité face à leurs interlocuteurs, et donc éventuellement à la merci de leur stratégie ou de leur idéologie. « En substance, Patterson cherche à réformer le journalisme, à le faire passer de métier à profession », analyse dans The Conversation Glyn Davis, professeur de sciences politiques et ancien vice-recteur de l’université de Melbourne. D’aucuns jugent cette approche irréaliste, voire utopique. En minimisant le caractère inévitable de la place des idéologies et de l’économie dans la fabrique de l’information, Patterson défend un journalisme relevant du « rêve technocratique », estime Robert Jensen, ancien professeur de journalisme à l’Université du Texas à Austin.
À lire aussi dans Books : Une leçon de journalisme, mars 2013.