Journal d’un obsessionnel

En tant que scientifique, David Adam est bien placé pour savoir qu’on n’attrape pas le sida en manipulant une poignée de porte ou en marchant pieds nus à la piscine. Pourtant, ce rédacteur de la revue Nature ne passe pas un jour sans penser au risque de contamination. Inlassablement, il traque la goutte de sang suspecte : sur son téléphone, sur sa brosse à dents, sur sa serviette de toilette. « Je vois le VIH partout », résume-t-il dans un essai intitulé « L’homme qui ne pouvait pas s’arrêter ». David Adam souffre d’un TOC, un trouble obsessionnel compulsif. Un mal dont ni la définition, ni les causes ne font aujourd’hui consensus. Le premier cas décrit remonte à 1834. Une certaine mademoiselle F. était obsédée par la crainte de commettre un vol. Elle n’en avait aucunement l’intention, mais pensait en permanence que cela pourrait arriver. Vivant recluse, « elle portait des souliers si serrés que la peau de ses pieds enflés formait des bourrelets au-dessus du cuir. Le but était de s’empêcher d’y glisser des objets volés ». S’il n’est pas dénué...
LE LIVRE
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 L’homme qui ne pouvait pas s’arrêter  de David Adam, Sarah Crichton Books, 2015

ARTICLE ISSU DU N°70

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