Le manque de sommeil, une catastrophe

Le livre de Matthew Walker présente le manque de sommeil comme une catastrophe individuelle et collective. À ne pas lire la nuit, tant le constat est terrifiant.


© Cnc/Studio Canal+ / The Kobal Collection / Aurimages

D’après le chercheur Matthew Walker, dormir moins de sept heures par nuit est aussi néfaste que l’abus de tabac ou d’alcool.

Tiré de mon sommeil à 4 h 30 par mon petit garçon de 4 ans venu nous rejoindre, ma femme et moi, dans notre lit (ce qu’il fait presque toutes les nuits), je me suis plongé dans un livre sur les effets du manque de sommeil. ­Lequel me rend plus bête, plus gros, plus malheureux, plus pauvre, plus ­malade, moins performant sexuellement ; et accroît mon risque de cancer, de maladie d’Alzheimer mais aussi de mourir dans un accident de voiture. En outre, la privation de sommeil diminue lentement mais inexorablement : a) mes chances de vivre au-delà de 60 ans ; b) la taille de mes testicules. Pourquoi nous dormons – une lecture bien mal choisie pour le petit matin – regorge d’informations surprenantes. S’il n’empêchait pas de s’endormir, il ferait faire des cauchemars. Les anno­tations gribouillées sur les pages de mon exemplaire, de la main tremblante d’un homme recevant la sombre révélation de son horrible destin – « Oh, putain ! » ; « Là, on est mal ! » – se comprendraient mieux sur un grimoire ésotérique que sur un livre de vulgarisation scientifique rédigé sur un ton affable. Le titre de l’ouvrage est trompeur. Il...
LE LIVRE
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Pourquoi nous dormons. Le pouvoir du sommeil et des rêves de Matthew Walker, La Découverte, 2018

ARTICLE ISSU DU N°92

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