Publié dans le magazine Books n° 99, juillet/août 2019. Par Barbara King.
Des forêts entières de bouleaux ont dû être abattues pour imprimer le best-seller planétaire qu’est La Vie secrète des arbres. Ce n’est pas le moindre des paradoxes de cet ouvrage plus militant que scientifique.
© Gordon Welters/The New York Times/Réa
Peter Wohlleben, ici dans la forêt qu’il gère à Hümmel, en Allemagne, cherche à nous convaincre que les arbres ne sont pas si différents des animaux et que, comme eux, ils éprouvent de la souffrance.
Peter Wohlleben, qui gère une forêt à Hümmel, dans le massif de l’Eifel, en Allemagne, adore les arbres. L’affection et le respect qu’il témoigne à ces êtres vivants illuminent chaque page de
La Vie secrète des arbres. Il est donc triste et un peu paradoxal qu’on doive abattre de plus en plus d’arbres pour imprimer son livre
1, qui est un best-seller mondial.
Les comptes rendus ont le plus souvent été dithyrambiques. Pour ma part, les éléments exposés par Wohlleben m’ont laissée quelque peu sceptique, ce qui a en partie gâché le plaisir que j’ai pris à lire son livre. L’auteur est convaincant quand il parle des arbres comme d’êtres débordant d’activité – ils tissent des relations et s’entraident, apprennent et s’emploient à résoudre les problèmes –, mais il se lance à plusieurs reprises dans des passages d’un anthropomorphisme si excessif que le lecteur est saisi par le doute.
Le ton est donné dès l’avant-propos : « Quand on sait qu’un arbre est sensible à la douleur...