« Monsieur X1 » : c’est sous ce nom de code que Glory Sedibe témoigna contre trois anciens camarades de l’ANC lors de leur procès, en 1988. Comment un homme qui avait appartenu à la branche armée de l’organisation pouvait-il se mettre à collaborer avec le régime d’apartheid ? Comment lui dont le frère avait été emprisonné à Robben Island pouvait-il assumer de travailler désormais dans les rangs de la police ? Ces questions hantent le deuxième livre de Jacob Dlamini, un jeune journaliste et historien passé maître dans l’art de « bousculer les histoires que l’on raconte – et que les gens aiment se raconter – sur l’apartheid », lit-on dans le
Sunday Times de Johannesburg. Dans son précédent ouvrage
[Native Nostalgia, évoqué dans Books
, juillet-août 2010], Dlamini n’avait pas craint d’affirmer que l’on pouvait avoir été noir sous l’apartheid et avoir eu une enfance heureuse, comme ce fut son cas, malgré la pauvreté qui régnait dans son township. Avec
Askari, Dlamini s’attaque à un sujet tabou. Le mot
askari,...