Le discret journal d’Amélie
Publié dans le magazine Books n° 45, juillet-août 2013. Par Philippe Lejeune.
Un journal peut en cacher un autre… Tandis que Benjamin Constant évoque dans le sien, bien connu, ses hésitations à l’endroit d’Amélie Fabri, celle-ci se moque gentiment des avances de « l’homme le plus aimable de France ».
En 1803, pendant trois mois, Benjamin Constant a tenu un journal… d’hésitation : devait-il ou non, pour échapper à la tyrannie de Mme de Staël, sa maîtresse, épouser Amélie Fabri, une jeune femme de 31 ans, pimpante, vive, gaie, mais, selon lui, très bête ? Au bout de trois mois, il nous dit jeter l’éponge et renoncer. Ce journal, qui se lit comme un petit roman, intitulé Amélie et Germaine, a été publié un siècle et demi plus tard, en 1952. Mais la jeune femme était-elle vraiment bête ? Il y a eu, depuis, une réponse de la bergère au berger : car Amélie, elle aussi, on vient de le découvrir, a tenu un journal ! Un journal pas si bête que cela, et même tout à fait intelligent et sensible. Il est rédigé sur un bel album, mais elle se sert aussi des cartes d’invitation reçues pour y faire le récit de la soirée correspondante. Sous l’apparence d’une chronique de sa vie mondaine, Amélie suit le fil de sa vie sentimentale : c’est l’histoire déchirante de son amour impossible pour...
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