Hip-hop, qu’as-tu fait de ta révolte ?
Publié dans le magazine Books n° 14, juillet-août 2010. Par Greg Tate.
Né dans le Bronx des années 1970, le mouvement hip-hop a d’abord porté la colère et les revendications politiques de la population des ghettos, bousculant la culture dominante et effrayant le Congrès. Aujourd’hui, sorti de la marginalité et totalement dépolitisé, c’est un marché de douze milliards de dollars par an. Aurait-il vendu son âme ?
L’art, la musique et la politique ont toujours été des formes de résistance étroitement liées dans l’histoire de la diaspora africaine : de la théologie de la libération codée des negro spirituals des plantations [lire « Un acte fondateur : les negro spirituals»] à l’esprit subversif du blues, du jazz de La Nouvelle-Orléans, du swing, du be-bop, de la soul, du free-jazz, du funk, du rock noir, de la salsa et du reggae. De ce point de vue, la lecture des livres dont il sera question ici peut susciter un sentiment de nostalgie et de paradoxe chez ceux qui, comme moi, ont assisté voire participé à l’évolution fulgurante du hip-hop, cette culture de rue devenue en moins de vingt ans une contre-culture commerciale, puis une culture de la jeunesse mondiale et, enfin, un instrument du capitalisme global.
La nostalgie en question naît d’un profond sentiment de perte ; cette perte que traduit le titre des Mémoires de l’ancienne dirigeante des Black Panthers (1) Elaine Brown : A Taste of Power (« Un aperçu du...
La nostalgie en question naît d’un profond sentiment de perte ; cette perte que traduit le titre des Mémoires de l’ancienne dirigeante des Black Panthers (1) Elaine Brown : A Taste of Power (« Un aperçu du...
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