Publié dans le magazine Books n° 103, décembre 2019 / janvier 2020. Par Kara Cooney.
De toute l’histoire de l’Antiquité, Hatchepsout est la seule femme à être parvenue au sommet du pouvoir. Fille, sœur et épouse de pharaon, elle accéda au trône d’Égypte au XVe siècle avant notre ère. Pour mieux se conformer à sa fonction, elle dut peu à peu gommer les attributs de sa féminité.
« Je ne permets pas à une femme d’enseigner, ni de dominer son mari ; mais qu’elle reste dans le calme. »
Première lettre de saint Paul apôtre à Timothée.
Les civilisations antiques ont rarement toléré qu’une femme gouverne. Les historiens ne trouvent quasiment nulle part trace d’un pouvoir exercé durablement par une femme dans l’Antiquité – ni dans le bassin méditerranéen, ni au Moyen-Orient, pas plus qu’en Afrique, en Asie centrale, en Asie de l’Est ou dans le Nouveau Monde. Pour que cela se produise, il fallait qu’une guerre intestine ait entraîné une vacance du pouvoir ou qu’il n’y ait plus de descendants masculins pour perpétuer une dynastie.
Dans toute l’histoire de l’Antiquité, une seule femme est parvenue à préparer méthodiquement son accession au trône en temps de paix : Hatchepsout (« première des nobles dames »), un pharaon de la XVIII
e dynastie qui régna au XVe siècle avant notre ère. Il serait inexact de qualifier Hatchepsout de reine, en dépit d’un des sens...