Publié dans le magazine Books n° 30, mars 2012. Par Christian Caryl.
Les drones sont désormais utilisés de manière routinière par l’armée américaine et la CIA pour détruire des cibles humaines. La robotique militaire fait des pas de géant, avec des retombées à usage civil. Aubaine ou cauchemar ?
Les drones sont à la une. Nous lisons chaque jour le récit d’attaques contre des cibles terroristes dans les zones tribales du Pakistan, effectuées par des avions télécommandés sans pilote (UAV). L’été dernier, les États-Unis ont utilisé des Predator contre des militants islamistes en Somalie. L’Otan a envoyé des UAV en Libye. Des drones furtifs dernier cri ont effectué la reconnaissance de la maison où vivait Oussama Ben Laden avant que les forces spéciales montent leur fameux raid. Le chef du contre-terrorisme à la Maison-Blanche, John Brennan, a récemment précisé que ces appareils continueraient de jouer un rôle de premier plan dans la stratégie antiterroriste de l’administration Obama. Et, le 22 août 2011, un drone de la CIA a tué le numéro 2 d’al-Qaida dans les montagnes du Pakistan (1).
La plupart d’entre nous avons entendu dire à quel point cette technologie est extraordinaire. Bon nombre des frappes d’UAV en Asie du Sud sont téléguidées par des opérateurs installés derrière leurs consoles aux États-Unis. Dans
Predator (2), le colonel de l’armée de l’air Matt Martin offre un té...