Extinction : les oiseaux disparus, tout un symbole
Publié dans le magazine Books n° 109, juillet/août 2020. Par Andrew Sugden.
Quantité d’espèces d’oiseaux ont définitivement disparu du fait des interventions humaines. Et encore, on ne les a pas toutes identifiées. Une bonne entrée en matière pour saisir le processus d’extinction massive dans lequel la plupart des biologistes pensent que nous sommes engagés.
Le kakapo est un gros perroquet terrestre endémique de Nouvelle-Zélande (ici un mâle sur l’île de la Morue). Cette espèce en grave danger d’extinction ne compte plus qu'environ 200 individus.
En octobre 2000, le dernier spécimen d’ara de Spix (Cyanopsitta spixii), un mâle solitaire, disparaissait de la nature au Brésil. L’espèce n’est pas à strictement parler éteinte : quelques dizaines d’individus survivent dans des zoos et des volières de collectionneurs, mais elle se trouve désormais au royaume des morts-vivants, où elle restera jusqu’à ce que le dernier individu meure ou, ce qui est moins probable, que l’espèce soit ressuscitée dans le cadre d’une réintroduction réussie dans la nature 1.
D’ici la fin du siècle, elle figurera à coup sûr dans une édition augmentée du livre d’Errol Fuller Extinct Birds. L’auteur y retrace l’histoire des quelque 80 espèces d’oiseaux qui se sont éteintes à cause des êtres humains ou de leurs commensaux – rats, chats, chiens, cochons et autres animaux, plantes et microbes. Si le rythme actuel se poursuit, l’édition 2100 comptera 15 volumes – et ce qui...