Publié dans le magazine Books n° 0105, mars 2020. Par Fabrice Dambrine.
Pour la production d’électricité, l’éolien et le photovoltaïque ne peuvent pas se substituer aux centrales nucléaires ou thermiques. Compte tenu de l’état actuel des technologies, ils ne peuvent que les compléter. La question est de savoir à partir de quel seuil ils sont économiquement rentables et écologiquement efficaces.
On n’y pense pas toujours : quand on veut utiliser de l’électricité, on ne demande pas de l’énergie – des kilowattsheures (kWh) –, mais de la puissance – des kilowatts (kW). Cette distinction est fondamentale pour comprendre l’équilibre d’un système électrique : quand on presse un interrupteur, quand on monte dans un train, dans un métro ou même dans un ascenseur, quand on branche un grille-pain ou une machine à laver, quand on a besoin de son radiateur ou de son climatiseur, quand on veut que les usines produisent ou quand on va se faire soigner à l’hôpital, on s’attend tous, sans en être réellement conscients, à ce que, quelque part dans le système électrique, un petit bout de centrale entende notre appel et réponde instantanément : « Présent, voici la puissance demandée ! »
En pratique, tout système de production électrique comprend désormais des installations pilotables
1, dont on peut augmenter ou diminuer sur commande la puissance électrique, et des installations intermittentes non pilotables, dont la puissance fournie est tributaire du vent ou du soleil. La production des installations intermittentes ne coïncide pas nécessairement à tout instant...