Publié dans le magazine Books n° 0105, mars 2020. Par Patrice Cahart.
À moins que le programme nucléaire reprenne, le développement de l’éolien ne peut que se traduire par une consommation accrue de gaz, combustible polluant qui dépend de la bonne volonté russe. Loin de se réduire, les émissions de CO2 vont s’accroître. Pourquoi nos gouvernants et les Verts s’accrochent-ils à cette illusion ?
Je suis un écologiste. Je suis d’accord avec les Verts sur la plupart des points qu’ils défendent : économies d’énergie, lutte contre les déchets plastiques, sauvegarde des haies, protection de la biodiversité et notamment de la faune volante… Mais, sur l’éolien, ils commettent à mon sens une lourde erreur. On justifie habituellement l’éolien par la lutte pour le climat. Les gouvernements successifs et les chefs de file des Verts ont laissé cette croyance s’implanter. Dans le cas de la France, c’est une hérésie.
Notre électricité est déjà presque exempte de carbone. Lorsque les centrales nucléaires ne sont pas à l’arrêt pour contrôle, la part des sources fossiles (gaz surtout) dans notre production de courant est de l’ordre de 4 %. Elle ne peut tomber plus bas en raison de l’extrême intermittence de l’éolien terrestre et du photovoltaïque, qui oblige les responsables du réseau à se tourner vers des turbines à gaz pour compenser. En effet, les éoliennes sont en panne quand le vent est faible, on doit les arrêter quand il souffle trop fort et, le reste du temps, elles tournent le plus...