Christine Ferrand : « La messe n’est pas dite »
Publié dans le magazine Books n° 47, octobre 2013.
L’impact d’Amazon est énorme mais ni la librairie traditionnelle ni le livre papier ne sont condamnés à disparaître. L’une et l’autre restent essentiels à la promotion des œuvres. À condition de savoir innover.
Notre ministre de la Culture a récemment dénoncé le « comportement destructeur » d’Amazon « pour les librairies ». Que vous inspire ce propos ?
L’impact d’Amazon sur le réseau des libraires est énorme. Quand les gens savent précisément quel livre ils veulent, plutôt que de risquer de ne pas le trouver en magasin et devoir attendre huit jours, beaucoup optent pour le service rapide rendu par Amazon. Pour le libraire, même de taille moyenne, entretenir un fonds efficace est devenu un vrai casse-tête. Mais la messe n’est pas dite. Avant l’épouvantail d’Amazon, on agitait celui de la Fnac et autres grandes surfaces culturelles, aujourd’hui en difficulté. Pour les petites librairies indépendantes, la surface du magasin est une donnée essentielle : en dessous de 100 m2, elles peuvent difficilement s’en sortir. Les maisons de la presse, qui subissent de surcroît la crise de la presse, sont elles aussi fragilisées. Mais on assiste...