Écartelez-moi !

Broyer, écorcher, ébouillanter… En matière de torture, les bourreaux du Moyen Âge s’y connaissaient un peu. Mais loin d’eux le simple désir de faire souffrir. La cruauté des exécutions avait aussi pour but de sauver les âmes des condamnés.

Peter Nirsch aurait été considéré comme un monstre à n’importe quelle époque. Traversant l’Allemagne du nord au sud, il se plut à éventrer en chemin les femmes enceintes pour arracher les fœtus. Il avait massacré plus de 500 personnes lorsqu’il fut arrêté près de Nuremberg en septembre 1581. La justice n’y alla pas de main morte. On commença par torturer le meurtrier, puis on versa de l’huile bouillante sur ses plaies. Après quoi on le mit sur la roue pour lui briser les bras et les jambes. Pour finir, il fut écartelé.
Comme Nirsch, tous ceux qui avaient à répondre d’un crime grave dans l’Allemagne médiévale étaient soumis à des peines radicales. Les gardiens de la loi torturaient les inculpés avec des tenailles brûlantes ou les jetaient vivants dans l’eau bouillante. « L’exécution de sentences inhumaines relevait du quotidien », résume le juriste Wolfgang Schild. Dans un livre qui vient de paraître, le chercheur plaide cependant pour une réévaluation des pratiques judiciaires d’un âge réputé « sombre » : « En dépit de sa cruauté, le droit pénal avait aussi pour but d’...
LE LIVRE
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Torture, pilori, bûcher. La justice au Moyen Âge de Écartelez-moi !, Bassermann Verlag

ARTICLE ISSU DU N°21

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