Diderot, apôtre de l’esprit critique

Il prônait la « hardiesse dans l’esprit ». Il se voyait comme un Socrate des temps modernes, mais à connaître après sa mort. Ses ouvrages les plus audacieux ne furent publiés qu’après la Révolution. Il fut le penseur le plus radical du XVIIIe siècle.


© Denis Pessin pour Books
Denis Diderot (1713-1784), le penseur le plus radical du XVIIIe siècle, n’est pas à proprement parler tombé dans l’oubli, mais il a longtemps été ­éclipsé par ses contemporains Voltaire et Rousseau, que la droite française a rendu immanquablement responsables de tous les maux. Les expressions « C’est la faute à Voltaire » et « C’est la faute à Rousseau » étaient devenues si courantes que, dans Les Misérables, Victor Hugo les mit facétieusement dans la bouche de Gavroche : « Joie est mon caractère,/ C’est la faute à Voltaire,/ ­Misère est mon trousseau,/ C’est la faute à Rousseau. » Voltaire et Rousseau ont été parmi les premiers à être enterrés au Panthéon. Diderot ne l’est toujours pas, en dépit d’une initiative lancée en ce sens à la veille du 300e anni­versaire de sa naissance, en 2013.   Diderot était un homme à la fois trop de son temps et trop en avance sur son temps. Il consacra les meilleures années de sa vie, entre 1751 et 1772, à compiler, réviser et rédiger un grand nombre des 74 000 articles de l’Encyclopédie. Ce vaste inventaire de connaissances composé de 17 volumes de...
LE LIVRE
LE LIVRE

Diderot and the Art of Thinking Freely de Andrew S. Curran, Other Press, 2019

ARTICLE ISSU DU N°100

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