Dessine-moi une école

Ouvert sur le monde ou ultrasécurisé, fantaisiste ou austère, un bâtiment scolaire occupe une place particulière dans le tissu urbain et social. Sa conception reflète toujours une certaine philosophie de l’éducation, de l’enfance et de la vie en général.


© Nicolas Tavernier/Rea

L’école Domaine du possible, fondée en 2015 à Arles, puise dans les principales pédagogies novatrices du début du xxe siècle (Steiner, Waldorf, Montessori, Freinet).

L’idée que nous nous faisons de l’enfance a toujours condi­tionné les méthodes éducatives et l’aspect des écoles. Jusqu’à la moitié du XVIIIe siècle, garçons et filles étaient souvent considérés comme des adultes en miniature, des lutins diaboliques ou, sous l’influence de John Locke, comme des feuilles blanches sur lesquelles parents ou éducateurs pouvaient inscrire savoir et morale. Puis, dans le sillage du mouvement romantique de la fin du XVIIIe, on s’est mis à considérer l’enfant comme un être innocent, intrinsèquement bon et avide d’apprendre ; cela a eu des effets durables (mais pas universels) sur l’architecture des écoles. En littérature, l’une des premières manifestations de ces idées nouvelles apparaît chez Louisa May Alcott dans Le Rêve de Jo March et La Grande ­Famille de Jo March (1). Ces deux romans ont pour cadre Plumfield, le pensionnat dirigé par Jo March et son mari, qui s’inspirent des théories éducatives radicales de Ralph Waldo Emerson et de son ami Bronson Alcott, le père de Louisa – lequel avait lui aussi dirigé un éphémère externat à...
LE LIVRE
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School de Ian Grosvenor et Catherine Burke, Reaktion Books, 2008

ARTICLE ISSU DU N°90

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