Des sorcières tout feu tout flamme
Publié dans le magazine Books n° 113, mai 2021. Par Bianca Bosker.
Autrefois, les femmes qui connaissaient le pouvoir des plantes étaient considérées comme dangereuses et conduites au bûcher. Aujourd’hui, les sorcières ont pignon sur rue, elles organisent des stages, se spécialisent – sorcières des villes, sorcières des mers, sorcières-cuisinières – et, surtout, s’affirment en femmes libres.
Juliet Diaz, dans son appartement de Jersey City, en 2019. L’Américaine de 39 ans se définit comme une voyante capable de déchiffrer les auras et d’entrer en relation avec l’au-delà.
«C’est plus fort que moi, je lis dans vos pensées », m’avoue Juliet Diaz. C’est la troisième fois qu’elle répond avec quelques secondes d’avance à la question (pas franchement inattendue, c’est vrai) que je suis sur le point de lui poser sur sa pratique de la sorcellerie. Nous sommes dans son appartement de Jersey City, dans le New Jersey. Assise sous un attrapeur de rêves, à côté d’un objet qui ressemble à un crâne humain, elle boit un thé maison censé la reconnecter aux forces telluriques. Autour de nous, quelque 400 plantes d’intérieur, de puissants effluves d’encens et, si j’en crois Juliet Diaz, quelques-uns des esprits ancestraux qui m’accompagnent. « Il y a même une nonne dans le lot, je ne sais pas ce qu’elle fiche là et je ne vais pas le lui demander », me précise-t-elle.
Juliet Diaz, 39 ans, se définit comme une voyante capable de déchiffrer les auras et d’entrer en relation avec l’« au-delà ». Une personne qui murmure à l’oreille des végé...