Cinquante ans après son éviction du pouvoir, en avril 1969, Charles de Gaulle reste la figure politique la plus appréciée des Français. La parution à Londres d’une nouvelle biographie du Général, jugée plus ou moins « définitive », est l’occasion de revenir sur cette personnalité complexe, irritante et fascinante. D’explorer aussi la signification de la relation très étrange qui continue de lier de Gaulle aux Français. Les nombreuses recensions du livre de l’historien Julian Jackson parues dans la presse britannique et américaine soulignent pour la plupart l’héritage gaullien revendiqué et assumé par Emmanuel Macron.
De Gaulle divise autant dans le monde anglo-saxon que chez nous et soulève les mêmes passions. Pour en rendre compte, nous avons choisi de publier
un texte à charge particulièrement brillant, celui d’un ténor de la vie intellectuelle britannique, Ferdinand Mount. Et nous avons demandé à
Julian Jackson d’y répondre, point par point. Difficile de présenter des points de vue plus éloignés : à l’« illusionniste fourbe, cynique et rétrograde » s’oppose le « dirigeant français le plus remarquable depuis Napoléon ». Nous revenons également sur les rapports singuliers
entre de Gaulle et Churchill et reproduisons pour finir les trois premières pages manuscrites des
Mémoires de guerre, qui en disent long.
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